Faut-il extraire les dents de sagesses ?

Toute une génération de conscrits a considéré que l’extraction des dents de sagesse était l’occasion d’obtenir quelques jours de permission. Le nombre dépendait de la générosité de l’adjudant. Sachant que chacun des troufions disposait de quatre dents de sagesse, et compte tenu des éventuelles complications, vraies ou simulées, une partie non négligeable du service militaire pouvait être escamotée par la seule grâce de l’avulsion de ces troisièmes molaires que seule la ferveur patriotique interdisait d’extraire.
Depuis la suppression de la conscription obligatoire, le débat se trouve relancé (sauf bien entendu pour les soldats de métier...).
Les temps ont changé et un tel exposé qui n’intéresse que les hommes (autrefois seuls conscrits) est un véritable scandale, car pur produit d’une culture machiste pour ne pas dire phallocrate. Il nous faut recentrer le débat.

Posons déjà le problème:
Les dents de sagesses ou troisièmes molaires font leur apparition dans la bouche, entre 16 et 24 ans en général. Leur éruption est très souvent accompagnée d’incidents inflammatoires, entraînant  douleurs, tuméfaction, et parfois fièvre. En plus, elles empoisonnent l’haleine, jusqu’au seuil de l’intolérable chez certains. Les antibiotiques viennent vite à bout de ces poussées. Mais une seule dent de sagesse peut provoquer plusieurs épisodes, parfois quatre ou cinq ou même davantage.
L’idée de les extraire avant même qu’elles ne commencent à gâcher nos plus belles années a donc germé dans l’esprit de nombreux dentistes, au caractère plutôt va-t-en-guerre.
Néanmoins, il faut savoir aussi que l’extraction des dents de sagesse, en particulier inférieures, n’est pas une sinécure, qu’elle comporte des risques inhérents à toute intervention chirurgicale, aussi bénigne soit-elle. Elle aussi, est en principe exécutée sous couverture antibiotique, dont il pourrait s’avérer dangereux de faire l’économie. De plus, souvent, une dent de sagesse après un ou deux épisodes douloureux pourra trouver spontanément sa place sur l’arcade dentaire.

Les deux membres de l’équation ayant été succinctement énoncés, il faut savoir encore que le débat sur l’extraction des dents de sagesse est l’expression, dans le domaine dentaire, d’une réflexion plus générale sur l’interventionnisme. Faut-il d’emblée, même en payant de lourds tributs à la systématisation, organiser le monde le plus parfait qui soit, ou doit-on préférer un comportement plus conservateur, quitte à accepter  les aléas de l’immobilisme.
Comme souvent, la sagesse (qui du reste n’est absolument pas liée à l’éruption des dernières molaires...) réside dans un moyen terme entre toutes les attitudes extrémistes. La décision d’extraction doit être envisagée en fonction de certains paramètres.
1) l’état des dents de sagesse.
2) la taille des dents de sagesse.
3) la situation des dents de sagesse sur l’arcade.
4) l’état général du patient.
5) l’état des autres dents.
6) des considérations orthodontiques Plus d'informations : orthodontiste Essonne Massy
7) le moment où surgit le problème.