Commençons par le commencement. Qu’est-ce qui se cache derrière ce titre peu raccolleur: “prothèse adjointe partielle”? “Prothèse” indique bien sûr que l’objet dont nous allons parler remplace des dents absentes. “Adjointe partielle” signifie que l’appareil dentaire qui remplacera les dents absentes s’appuiera sur les dents encore présentes dans la bouche en plus de son assise sur les muqueuses (les tissus mous). ”Résine” désigne le matériau dans lequel l’appareil sera élaboré.
Ce type de prothèse connut son heure de gloire au tout début des années 60 et même un peu avant, lorsque la Sécurité Sociale se mit à prendre un peu en charge les prothèses dentaires. S’engouffra alors chez les dentistes le flux ininterrompu de tous les édentés qui profitèrent de l’aubaine et se firent faire pour pas cher des appareils qui leur permirent tant bien que mal (et plutôt mal que bien) de s’alimenter. La prothèse adjointe partielle en résine est vite devenue la prothèse sociale, miroir d’une époque où survivre était encore une préoccupation majeure de l’individu et où tout le monde ne disposait pas encore d’une salle de bain. Nos grands-parents ne faisaient pas la fine bouche et se contentaient de peu; les veinards!
Le grand avantage de la prothèse adjointe en résine, c’est son coût modique. De plus, il est rapidement élaboré! En dehors de cela, ses vertus ne sont pas légion; c’est un appareil auquel on s’adapte davantage qu’il ne s’adapte à nous. Pour les patients persévérants, optimistes et endurants, tous les espoirs sont permis. Pour les autres, ce sera beaucoup plus difficile... Car il faut bien le dire, la prothèse sociale a quelques défauts et non des moindres. Nous les passerons rapidement en revue, ne fût-ce que pour dissuader ceux qui peuvent l’éviter de la choisir, sauf dans des cas bien précis.